Contre Le Déversement Dans Le Fleuve (french)
Autor: David Beauchemin • November 24, 2015 • Thesis • 1,018 Words (5 Pages) • 1,884 Views
Bon, je lisais les commentaires et je trouvais qu'il manquait quelques peu de faits. Je me suis dit qu'il serait bien de remettre les pendules à l'heure. Cependant, je dois d'abords remercier Noémie sans qui je ne pourrais pas faire ces recherches merveilleusement enrichissantes! Merci d'être ainsi éveillée aux enjeux décisifs de notre monde.
Alors, selon plusieurs articles de Radio-Canada, les eaux-usées sont présentement déversées parce que la ville devait abaisser l'autoroute Bonaventure et que se trouvait là une chute de neige reliée à un égout plutôt volumineux. En fait, le méga-conduit d'eaux usées se retrouve dans le chemin des constructeurs et il faut désormais le vider pour leur permettre de construire. Ils devront ainsi reconstruire un autre point de chute de neige et déplacer le conduit, et pour cela, ils devront jeter 8 millions de tonnes d'eaux usées dans le fleuve qui coule juste à côté.
Regardons maintenant les possibilités d'un point de vue objectif. Pour la ville de Montréal, le rejet des eaux usées dans le fleuve est la solution la plus juste. D'autres argumenterons qu'il aurait été tout autant possible pour la ville de faire construire une conduite auxiliaire au coût d'un milliard de dollars. D'autres encore, comme Sylvain Ouellet, porte-parole de Projet Montréal en matière d'environnement, se demandent s'il « N'aurait [...] pas été possible de pomper ces eaux usées vers une déviation temporaire pour éviter que le fleuve ne soit contaminé? [...] D'utiliser une technologie portative de traitement des eaux usées, ne serait-ce qu'un dégrillage?» Il se demande également si la ville «S'est [...] entendu[e] avec les industries situées en amont afin qu'elles cessent temporairement de rejeter à l'égout des produits nocifs? ». On se doute que non.
Ne serait-il dont pas plus avantageux de faire comme Sylvain le propose? Cela aurait effectivement comme avantage de réduire de façon phénoménale la quantité de déchets rejetés. Il semblerais pourtant que la ville s'obstine dans son idée. Se cachant derrière le fait que le ministre de l'environnement ait acquiescé à sa demande. Cependant, le porte-parole d'environnement Canada lui-même a répondu par écrit qu'« En vertu du Règlement sur les effluents des systèmes d'assainissement des eaux usées, Environnement Canada ne peut pas autoriser ce type de rejet d'eaux usées ». Il ajoute même que « La Loi sur les pêches interdit les rejets non autorisés de substances nocives dans les eaux où vivent des poissons ». Malheureusement, il semblerait que le déversement ait été autorisé. Révoltant.
Une des choses les plus déplorables dans ce dossier est l'absence de consultation envers les autres villes qui devront subir les conséquences de ces déversements. Les maires de Sorel-Tracy et de Trois-Rivières sont par ailleurs déçus de la décision prise par le gouvernement d'accepter une mesure semblable. Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque souligne d'ailleurs que lorsqu'il avait demandé la permission d'envoyer de la neige non-souillée dans le fleuve en 2008, année record en matière de chutes de neiges, on le lui avait refusé, forçant la ville à débourser deux millions de dollars pour trouver une alternative. Rappellons aussi que le lac Saint-Pierre est inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO et qu'il est impossible de savoir précisément les impacts qu'auront ce déversement sur la faune et la flaure de cette région unique au monde. Ainsi, la ville de Montréal aurait droit à un laisser-passer pour ce genre de pratique et tous le monde fermeraient les yeux? Qu'en disent les responsables?
...